Le comité d’entreprise reste l’instance principale pour la défense collective de l’entreprise et de ses salariés. Consulté à l’occasion de tout projet impactant :
L’activité de l’entreprise
L’emploi
Les horaires
La formation
L’égalité professionnelle
Les réorganisations
L’externalisation
Les regroupements de sites
Pour l’employeur, il est important de veiller au respect des règles qui suivent. A défaut, il s’expose à des poursuites pénales : selon la loi, le fait de porter ou de tenter de porter atteinte à la libre désignation du comité d’entreprise ou à l’exercice régulier de ses fonctions constitue un délit d’entrave.
Élection et obligations
La mise en place du comité d’entreprise est conditionnée à un vote des salariés en vue de désigner ses membres. Une fois élus, les membres du CE se voient confier des fonctions visant principalement à améliorer la prise en compte des intérêts des salariés par la direction.
L’employeur a l’obligation de mettre en place l’élection du comité d’entreprise lorsque les effectifs de l’entreprise atteignent 50 salariés ou plus. Plus précisément, cette instauration s’impose à partir du moment où ce nombre a été atteint pendant douze mois, consécutifs ou non, au cours des trois années précédentes. Les salariés en CDD ou ceux travaillant à temps partiel peuvent être pris en compte dans l’évaluation des effectifs s’ils remplissent les critères définis par l’article L1111-2 du Code du travail.
Cependant, des comités d’entreprises peuvent être créés dans les entreprises qui emploient moins de 50 salariés si une convention collective ou un accord collectif de travail le prévoit. Par ailleurs, lorsque plusieurs entreprises comptent moins de 50 salariés chacune mais constituent ensemble une unité économique et sociale (UES) regroupant 50 salariés ou plus, un comité commun doit également être mis en place.
Lorsque ces conditions de mise en place sont réunies, des élections doivent être organisées par l’employeur selon la procédure prévue par la loi.
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Les conseils d’Eric Roig, directeur-fondateur de droit-finances.net
Fonctionnement
Composition
Le comité d’entreprise est présidé par l’employeur (ou son représentant). Il peut éventuellement se faire assister de deux collaborateurs. Le comité comprend une délégation du personnel composée de représentants des salariés élus par eux. Il comprend également un représentant par syndicat si l’entreprise dépasse les 300 salariés.
Réunions
Le comité d’entreprise se réunit au moins une fois par mois dans les entreprises d’au moins 300 salariés. Ces réunions se font sur convocation de l’employeur. Mais le CE peut également se réunir lorsque la majorité de ses membre en fait la demande.
Les décisions du CE sont prises à la majorité des membres présents lors du vote, les représentants syndicaux n’ayant qu’une voix facultative.
Financement
Les ressources du CE sont diverses. Le comité d’entreprise bénéficie d’une subvention versée par l’entreprise. Son montant minimum doit être au moins égal à 0,2 % de la masse salariale brute de l’entreprise. Sous certaines conditions, le comité d’entreprise peut également recevoir une autre subvention de l’entreprise pour financer ses activités sociales et culturelles.
Missions du CE
Le comité d’entreprise possède des attributions sur le plan économique et social (organisation et marche de l’entreprise, conditions de travail, formation professionnelle, apprentissage…) mais également en matière culturelle. Plusieurs fonctions attribuées au comité découlent de ces différents champs de compétences.
Information du CE
Afin que le comité d’entreprise possède les informations nécessaires pour exercer à bien ses missions, le Code du travail impose à l’employeur de lui communiquer un certain nombre de documents concernant l’entreprise. L’article L2323-7 du Code du travail impose par exemple à l’employeur de communiquer une documentation économique et financière au CE un mois après son élection. Certaines informations prévues par le Code du travail doivent être communiquées de façon périodique. C’est le cas, entre autres, de celles portant sur l’évolution générale des commandes et de la situation financière de l’entreprise qui doivent être communiquées chaque trimestre (article L2323-46).
Consultation du CE
Afin de permettre une prise en compte des intérêts des salariés, le Code du travail impose parfois à l’employeur de consulter le comité d’entreprise avant la prise de certaines décisions. La consultation du CE est par exemple nécessaire en cas de mesures de nature à affecter le volume ou la structure des effectifs, la durée du travail, les conditions d’emploi, de travail et de formation professionnelle. Lorsqu’une consultation du CE s’impose, l’employeur doit lui fournir des informations écrites concernant la décision envisagée afin de permettre au comité de formuler un avis motivé.
Si l’avis du comité est facultatif dans la plupart des cas, le Code du travail impose parfois à l’employeur d’obtenir une décision favorable du CE pour pouvoir accomplir certaines opérations. C’est notamment le cas lors de la nomination ou du licenciement du médecin du travail, ou lorsque l’employeur souhaite remplacer le paiement des heures supplémentaires par un repos compensateur.
Droit d’alerte et demandes
Le comité d’entreprise dispose d’un droit d’alerte en matière économique. Lorsqu’il a connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l’entreprise, il peut demander à l’employeur de lui fournir des explications dans les conditions prévues par le Code du travail.
Activités sociales et culturelles
Outre ses missions d’ordre économique, le comité d’entreprise possède également un certain nombre d’attributions en matière sociale et culturelle. Ces activités bénéficient prioritairement aux salariés ou anciens salariés de l’entreprise ou de leur famille.
En fonction des entreprises, les salariés peuvent ainsi profiter de différents avantages en matière de bien être du salarié, de santé au travail, de loisirs, de logement, de vacances, etc. Ces aides peuvent par exemple prendre la forme d’une prise en charge de tout ou partie d’une mutuelle de santé ou d’une cantine, d’une mise en place d’une crèche, de colonies de vacances, de tarifs préférentiels pour des séances de cinéma, des entrées au musées, des spectacles, etc.
Le financement des activités sociales et culturelles de l’entreprise est principalement assuré par le versement d’une contribution patronale.
Il formule, à son initiative, et examine, à la demande de l’employeur, toute proposition de nature à améliorer les conditions de travail, d’emploi et de formation professionnelle des salariés, leurs conditions de vie dans l’entreprise ainsi que les conditions dans lesquelles ils bénéficient de garanties collectives complémentaires mentionnées à l’article L. 911-2 du code de la sécurité sociale.